• Chronique du roman {Constance}

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    Chronique du roman {Constance}

     

    Informations générales:

    Titre: Constance

    Auteur: Anne Loréal

    Editeur: Incartade(s)

    Collection: roman historique

    Format: papier

    Pages: 650

    Date: 12 juin 2019

    Langue: français

     

    Présentation de l'éditeur:

    Sous le second Empire, Constance grandit au bord de la Loire avec une liberté rare pour une jeune fille de l'époque. Choyée par son père, ingénieur et grand humaniste, et par son meilleur ami Gabriel, Constance rêve d'aventures et de sciences. Mais son oncle pense qu'à seize ans, il est plus que temps pour elle d'acquérir les manières d'une épouse modèle et convainc son père de l'envoyer dans un pensionnat. La jeune fille s'y lie d'amitié avec Susanne, héritière de l'une des plus grosses usines de fonderie de la région. À la mort brutale de son père, la menace d'un mariage arrangé par son oncle avec un homme deux fois plus vieux qu'elle, oblige Constance à prendre une décision radicale... Forte de son ambition et de ses convictions, elle va se construire un destin hors du commun.

     

    Extraits (2):

    "Papa et moi aimions tendrement Gabriel, avec qui nous passions tous nos dimanches.  Nous lui faisions la lecture les jours de froid ou de pluie et lui nous prenait les meilleurs poissons des environs, en plus d'aider à nombre de tâches que mon pauvre papa ne pouvait plus assumer, comme de menues réparations dans la maison.

    S'il manquait d'élévation d'esprit et parfois de raisonnement construit, privilégiant l'action, voire la précipitation, il ne manquait ni de courage ni d'adresse et sa bonté naturelle avait eu tôt fait de conquérir le coeur de mon père."

     

    "A ce moment, il me parut évident que j'allais le quitter, non pas pour toujours, mais les chances que nous nous revoyions dans un futur proche étaient infimes."

     

    Mon appréciation:  7.5 /10

     

    Mon commentaire:

     

    La couverture nous montre une jeune femme dans un tableau et, en fond, diverses scènes de la vie en entreprise au XIXès. Le tout est illustré dans des teintes de beige (or pour le cadre) et de gris qui nous plongent directement dans le contexte.

     

    Le livre nous raconte l'histoire de Constance Deschanel, une jeune femme française issue de la petite bourgeoisie au destin hors du commun.  Constance, orpheline de mère, a vécu toute sa jeunesse le long de la Loire, ce fleuve qu'elle apprécie tant.  Aux côtés de Gabriel, le fils de sa nourrice qui est aussi son frère de coeur, et de son papa, Louis, elle grandit libre et heureuse.  Son éducation est menée par son père qui la forme notamment aux sciences et aux mathématiques, des notions qui ne sont pas dispensées aux femmes de cette époque.  Pourtant, son oncle, le frère de sa mère, aimerait qu'elle soit éduquée davantage comme une jeune fille pour faire face à la société et surtout pouvoir s'y élever, tout comme sa propre fille.  Après réflexion, Constance se dit que ce serait peut-être bénéfique pour elle d'intégrer l'école pour jeunes filles dont lui parle son oncle et que fréquente sa cousine. C'est le coeur lourd qu'elle s'éloigne de Gabriel et de son père mais elle continuera à entretenir les cours appris par son père lors de son séjour au pensionnat, en plus de ceux qui lui seront dispensés.  Plus tard, alors que son père décède, son oncle veut la marier au premier venu, un vieux qui a plus de deux fois son âge.  Cet avenir n'est pas du tout celui dont rêve Constance, dont le père lui a inculqué des valeurs qui sont principalement masculines pour l'époque: la liberté, la détermination, la ténacité, la soif d'apprendre, notamment.  C'est ainsi qu'elle va s'enfuir du pensionnant pour échapper à cet avenir dont elle ne veut pas et rejoindre son ami Gabriel à la fonderie de Bonneval où il a trouvé un emploi un peu plus tôt, grâce à elle.  Dans ce monde exclusivement masculin, elle devra user de ruse pour s'en sortir et ira jusqu'à se travestir pour obtenir ce qu'elle veut.  Mais, alors qu'elle se fait découvrir, elle doit quitter les lieux pour éviter les ennuis, une lettre de motivation à l'appui.  Dès le décès de son papa, sa vie va considérablement se compliquer mais c'est clairement après son départ de la fonderie que son enfer va commencer.  Elle va enchaîner les désillusions et les embûches.  Alors que son moral est au plus bas, elle retrouve cette lettre de motivation qui pourrait bien la sortir de la misère.  Mais pour ça, il faudra changer de pays!  Direction l'Angleterre pour de nouvelles aventures...  ce qui n'effraie nullement notre héroïne en quête d'aventures et de liberté.

     

    Ce roman historique nous dépeint principalement de la condition féminine au XIXè.  Il nous parle également de l'éclosion de l'industrie ainsi que des moeurs et conditions de vie dans ce milieu.  Le contraste entre la bourgeoisie et les ouvriers mais également entre les hommes et les femmes est impressionnant.  Mais c'est aussi une belle romance qui se profile et se cache derrière l'aspect historique.  L'auteure nous entraîne dans cette époque et on sent qu'elle a une solide formation historique à la clef.  Elle sait de quoi elle parle et ça se sent.  De même, sa formation scientifique nous explique avec précision la passion de Constance.  J'ai beaucoup savouré les descriptions paysagères et historiques mais je dois avouer avoir eu un peu de mal avec les (trop nombreuses) descriptions scientifiques.  Je m'explique: j'affectionne quand un auteur nous immerge dans son univers, mais là, ce sont des termes techniques, et, pour quelqu'un de non initié, j'ai trouvé que c'était un peu redondant et rébarbatif.  Un peu de descriptions pour planter le décor aurait suffi, en ce qui me concerne.  Mais j'avoue avoir été épatée par les connaissance techniques de l'auteure (ce qui s'explique lorsqu'on lit sa biographie).  Ce que j'ai approuvé, c'est la volonté et le courage de Constance et son peu de considération pour le monde tel qu'on lui impose.  C'est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui fait ce qu'elle veut, et j'aime ça!  Elle est et reste elle-même, tout au long de son parcours, et ce malgré toutes les personnes qui tentent de la changer.  Heureusement, elle rencontre quelques personnes qui sauront la comprendre et l'apprécier - voire l'aimer - telle qu'elle est. J'ai détesté la cousine, Marie-Isméry, ainsi que la tante de Constance (son oncle n'étant finalement qu'un pion), avec leurs soi-disant bonnes manières qui cachent un tempérament détestable mais aussi Gustave Brugères et Mr Philips, deux brutes immondes. J'ai par contre vraiment apprécié le personnage de Sir Samuel Wallace, mais également ceux de Jeremy Abbott, James Gardiner, Mr Prieur, sa fille Susanne et Eugène... mon préféré étant Gabriel.  

     

    Je tiens à remercier Incartade(s) éditions pour la confiance qui m'a une nouvelle fois été témoignée pour la découverte de ce roman reçu en service presse ainsi que l'auteure qui m'a permis de replonger dans une période historique que j'apprécie.  

     

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